Ferma: le changement climatique et le comportement des consommateurs sont des menaces à plus long terme

Selon la dernière enquête de Ferma, la fédération des associations européennes de gestionnaires de risques,  le cyber-risque et la menace d’une rupture de la chaîne d’approvisionnement ont pris une place prépondérante dans l’agenda européen au cours des deux dernières années.

À plus long terme, il est toutefois clair que si la cybermenace reste une préoccupation majeure, le changement climatique et l’impact connexe des catastrophes naturelles constituent le risque principal.

L’incertitude économique, due en partie à la volatilité géopolitique, est une autre préoccupation majeure à court et à long terme pour les gestionnaires de risques et d’assurances européens, selon le sondage Ferma, réalisé en partenariat avec PwC Europe. L’évolution du comportement des consommateurs est également considérée comme un risque majeur pour l’avenir.

Il s’agit de la 11e édition de l’enquête bisannuelle de la Ferma, qui a débuté en 2002, une enquête en ligne distribuée par les 22 associations membres de la fédération et le réseau européen de PwC entre janvier et avril. Les réponses des 556 personnes interrogées dans 27 pays ont été complétées par deux ateliers organisés avec une vingtaine de gestionnaires de risques européens.

En 2020, le risque cybernétique a pris la première place avec 48% des sondés l’identifiant comme leur préoccupation principale. Cette année, ce chiffre a grimpé en flèche pour atteindre 63 %.

En 2020, avec en toile de fond l’arrivée de COVID-19 en Europe, l’incertitude économique était en deuxième position avec 27 %. Cette année, la menace d’une défaillance de la chaîne d’approvisionnement, sans surprise, arrive en deuxième position avec 41 %.

La disponibilité des compétences clés, ou la bataille pour les talents, était troisième il y a deux ans avec 22 %, mais a été supplantée par les incertitudes géopolitiques et la croissance économique incertaine cette fois-ci, en troisième position avec 31 % chacun.

La fraude et le vol de données ont pris la quatrième place en 2020 avec 21% et la surréglementation la cinquième avec 19%. La surréglementation est toujours présente cette année à la cinquième place, avec 27 %.

Les principaux risques identifiés pour les trois prochaines années sont l’évolution du comportement des consommateurs (36 %), la cybermenace (35 %) et une croissance économique incertaine (30 %).

On observe un changement important dans les perspectives à 10 ans, qui sont bien sûr plus éloignées et donc moins pressantes. Le changement climatique arrive largement en tête, 48 % des personnes interrogées l’identifiant comme le risque numéro un, tandis que l’évolution du comportement des consommateurs reste une préoccupation majeure (24 %) et que les catastrophes naturelles arrivent en troisième position (21 %).

Une autre question intéressante posée dans le cadre de l’enquête était de savoir quels sont les cinq principaux risques auxquels la direction ne prête pas attention en période de transition.

Le changement climatique arrive en tête (28 %), la cybermenace en deuxième (28 %), les incertitudes géopolitiques en troisième (21 %), la rapidité de l’évolution technologique en quatrième (19 %) et, une fois encore, l’évolution du comportement des consommateurs (17 %).

L’augmentation apparemment spectaculaire de l’exposition des entreprises européennes aux risques ces derniers temps a coïncidé avec un durcissement difficile du marché de l’assurance commerciale. Et l’enquête de Ferma a confirmé ce que nous savons tous : au moment où les entreprises avaient besoin que leurs partenaires d’assurance s’engagent, ils se sont retirés.

Les résultats de l’enquête montrent que les gestionnaires de risques européens sont confrontés à une triple difficulté : hausse des taux, réduction des capacités et augmentation des exclusions.

Quelque 78 % des personnes interrogées ont déclaré être fortement touchées ou confrontées à un impact majeur de la hausse des primes. En outre, 71 % d’entre elles sont confrontées à une réduction des capacités et 63 % doivent faire face à davantage de limitations et d’exclusions sur des risques spécifiques.

Sans surprise, les gestionnaires de risques européens prévoient d’adapter leur stratégie d’assurance au cours des deux prochaines années. Un peu moins des trois quarts d’entre eux (73 %) se concentreront sur la rétention des risques, 35 % prévoient d’utiliser leur captive existante, 12 % de créer une nouvelle captive et 29 % d’utiliser des véhicules de transfert de risques alternatifs.

Les résultats de l’enquête corroborent les récentes déclarations des courtiers et des gestionnaires de captives selon lesquelles l’intérêt pour les captives a considérablement augmenté au cours des cinq dernières années. En 2018 déjà, 15 % des sondés se disaient intéressés par la création d’une captive. Ce chiffre est passé à 47 % dans le dernier sondage.

En outre, 41 % des personnes interrogées pensent que certaines activités ou certains sites de leur entreprise ne seront plus assurables à l’avenir, ce qui illustre la difficulté croissante à assurer des phénomènes systémiques tels que la cybernétique et le changement climatique.

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