L’AMRAE veut relancer le dialogue sur les risques climatiques

L'AMRAE veut utiliser la plateforme offerte par sa conférence annuelle à Deauville afin de renouveler son appel pour une réponse plus innovante aux défis de risque et d'assurance apportés par le changement climatique. Le président de l'AMRAE, Oliver Wild, a déclaré que la crise actuelle de COVID-19 a mis en évidence la valeur ajoutée apportée par la gestion des risques, même si certaines questions graves liées à la pandémie doivent encore être traitées. Mais Wild veut utiliser la réunion annuelle d’AMRAE pour faire avancer la conversation au-delà de la pandémie, en particulier, pour relever certains défis majeurs déjà en jeu avant l'arrivée du virus, comme le changement climatique. « Il est clair que la crise a mis en évidence la valeur apportée par la gestion des risques, mais les points clés sont maintenant les défis qui existaient déjà avant la COVID-19. Le modèle traditionnel d’assurance ne fonctionne plus; nous avons besoin de plus d'innovation en matière d'assurance et de gestion des risques, de nouveaux outils doivent être développés », a-t-il déclaré à Commercial Risk. « L'un de nos principaux objectifs doit être le changement climatique. Ce n'est plus seulement un risque mais un fait, et nous sommes confrontés à la manière dont les entreprises de toutes tailles et de tous les niveaux peuvent faire face aux conséquences. À court terme, il s'agit de protéger les actifs. Mais à plus long terme, nous devons travailler ensemble, car cela doit être abordé sur une base collective. Nous avons besoin d'un engagement fort de toutes les parties pour trouver des solutions à court terme pour protéger les actifs, puis à plus long terme sur une base régionale, nationale et mondiale », a poursuivi le président de l'AMRAE. Wild a déclaré que le principal défi consiste à déterminer comment adapter et transformer les modèles commerciaux pour réduire les contributions de toutes les entreprises au changement climatique. «Nous devons faire cela pour continuer à être stables et à ajouter de la valeur, continuer à être des générateurs d’emplois et des employeurs. Mais cela doit être étendu pour inclure des tiers au-delà des parties prenantes normales. On doit également impliquer les ONG, l'État et les pouvoirs locaux. Les gestionnaires de risques sont par nature des êtres sociables et peuvent aider à construire des solutions ensemble », a ajouté Wild. Le président de l'AMRAE veut voir une bien meilleure performance du marché de l'assurance dans cet effort. Les responsables des risques et des assurances doivent montrer le bon travail qu'ils font en matière de prévention des pertes et de gestion des risques pour ramener ses partenaires autour de la table, a-t-il déclaré. « Nous avons vu le marché de l'assurance se retirer du risque systémique au moment même où nous devons trouver de vraies solutions dans des domaines clés tels que le changement climatique et le cyber. Pour cela, nous devons relancer le dialogue avec le marché sur la base d'une gestion forte des risques et avec l’accent sur la prévention et la protection. Les assureurs doivent comprendre que nous investissons dans la gestion de nos risques et de la continuité de nos activités, et nous devons le leur montrer afin qu'ils comprennent tout le bon travail que nous faisons », a ajouté Wild. Les commentaires de Wild s'appuient sur les preuves trouvées dans le baromètre AMRAE sur l'engagement pour le climat, publié récemment en collaboration avec AXA Climate. Quelque 71% des membres de l'AMRAE qui ont participé se sont dits mécontents des solutions actuellement proposées par les assureurs. Ils se sont plaints que les couvertures sont de plus en plus restreintes et que les tarifs ne cessent d'augmenter. Ils se plaignent aussi d’un manque de communication sur le sujet. Selon les participants, les assureurs ne veulent pas discuter de ce qu'il faut faire face aux risques climatiques, et veulent simplement réduire leur exposition. Environ quatre répondants sur cinq ont déclaré que le marché de l'assurance a tendance à réagir aux risques liés au changement climatique en limitant les couvertures et en augmentant les tarifs. Plus de 60% craignent qu'il soit impossible de souscrire des couvertures catastrophes naturelles dans les pays ou activités exposés aux risques liés au changement climatique. Les gestionnaires de risques français ont déclaré qu'ils souhaitaient que les assureurs accordent plus d'attention aux clients individuels, plutôt que d'appliquer des conditions standard basées sur la localisation géographique du risque. Donc, encore une fois, il est essentiel que les gestionnaires de risques qui investissent du temps et de l’effort dans l’analyse et la modélisation appropriées des risques liés au changement climatique démontrent leur bon travail aux assureurs.

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