Le marché français de la cyberassurance reste moribond, pas de reprise en vue

Les derniers renouvellements des entreprises françaises se sont caractérisés par un marché moribond de la cyberassurance et des souscripteurs distants, selon un courtier de premier plan. Les acheteurs français ont été confrontés à de graves difficultés en janvier et il y a peu de signes, voire aucun, qui indiquent une amélioration dans un futur proche, a déclaré Robert Leblanc, PDG d’Aon France, à Deauville à l’occasion des 29e Rencontres de l'AMRAE. « Les renouvellements ont été difficiles en janvier, peut-être même plus difficiles que l'an dernier », a-t-il déclaré. "Il y a eu une réduction de capacité, ce n'était pas facile de communiquer avec les souscripteurs" a-t-il dit. « Chez plusieurs grands assureurs, les personnes avec qui nous avons parlé n'étaient pas habilitées pour prendre des décisions en matière de souscription. Ils devaient se référer à des échelons supérieurs, éloignés de nos clients. La chaîne d'échange d'informations est trop longue et, au bout de cette chaîne, il y a des gens qui connaissent les entreprises dont nous parlons », a ajouté Leblanc. Il s'est plaint que les souscripteurs qui représentent les assureurs mondiaux en France aient adopté une approche automatisée pour analyser l'activité des clients, ne tenant aucun compte des efforts de gestion des risques déployés par les entreprises pour rendre leurs risques plus attractifs aux yeux du marché. « Ils ne regardent même pas les dossiers des clients et disent qu'ils ne sont pas compatibles avec le système informatique. Beaucoup de processus sont bouclés trop rapidement. Tout cela rend les renouvellements beaucoup plus compliqués », a déclaré Leblanc. Le marché de la cyberassurance reste le plus difficile. En janvier, avec des sinistres en hausse et des réductions de capacité chez les assureurs, les acheteurs français avaient peu de chances de trouver la couverture nécessaire. « Le cybermarché est pratiquement mort. Il n'a pas été possible de le calibrer. Le volume de primes est bien en deçà des pertes, ce qui se traduit par des hausses de prix très agressives et difficiles à accepter pour les clients », a déclaré Leblanc. « Si nous parvenons à trouver 50 M€ de capacité cyber pour un client, c'est déjà beaucoup. Pour un gros client, cependant, les réclamations peuvent être bien supérieures à 50 millions d'euros, elles peuvent atteindre 500 millions d'euros ou plus », a-t-il ajouté. Le fait que les assureurs n'aient pas atteint l'équilibre avec leurs comptes cyber malgré les hausses tarifaires impressionnantes des dernières années est inquiétant. En effet, cela indique la continuation d'une dynamique de marché qui ne profite pas aux entreprises. En fait, les souscripteurs ont montré une tendance à concentrer leurs couvertures sur la protection juridique, par exemple, plutôt que sur l'indemnisation des pertes financières découlant des cyberincidents. De ce fait, les entreprises peuvent dire qu'elles ont une cyber-assurance, mais d'un point de vue financier, leurs risques ne sont pas couverts. Et lorsqu'une couverture financière est offerte, les franchises sont plusieurs fois supérieures à ce qu'elles étaient il y a quelques années, même si les limites ont été brisées par la capacité réduite du marché. En fait, le manque de capacité pèse encore plus lourdement sur le marché que les hausses de taux. « Si dans le passé une entreprise avait des franchises de 4 millions d'euros dans ses polices cyber, elles atteignent aujourd’hui jusqu'à 20 millions d'euros, donc une augmentation de, disons, 40% des primes n'est pas vraiment le problème », a déclaré Leblanc. « Le point principal est qu'avant, ils devaient conserver 4 millions d'euros pour avoir accès à peut-être 60 millions d'euros de capacité, mais maintenant la rétention peut atteindre 20 millions d'euros alors que la capacité est limitée à 50 millions d'euros.» Pour lui, il n'y a aucune raison de croire que le cybermarché trouvera son équilibre en 2022. La faible capacité de réassurance pose problème aussi et il y a la question des cyberrisques systémiques. Une cyberattaque contre des cibles comme Microsoft peut être aussi systémique que la pandémie et elle est donc non assurable, a noté Leblanc. « Le cybermarché devra exclure les risques systémiques, et ce n'est pas une chose facile à faire. Cependant, il n'y a pas eu de discussions à ce sujet, ce qui a secoué les assureurs encore plus », a-t-il déclaré. Avec toutes les difficultés, cependant, Leblanc a déclaré que les entreprises qui ont vraiment besoin de cyberprotection sont généralement en mesure de trouver quelque chose de disponible sur le marché. « Il existe toujours une solution pour les clients qui ont besoin de couverture cyber, de la couverture pour des raisons de conformité, mais pas assez élevée pour faire face aux risques réels », a-t-il souligné. "Je ne dirai pas que chaque solution est très bonne et que les clients sont toujours satisfaits, mais on peut trouver des solutions."

Le marché français de la cyberassurance reste moribond, pas de reprise en vue

Want to read this article?

Read Next

Howden adds marine broker to French operations

L’AMRAE réclame des solutions collectives de couverture cyber-risque

Le manque de capacité des fournisseurs est la principale préoccupation des gestionnaires de risques et des experts de la chaîne d’approvisionnement

L’AMRAE espère une législation française au sujet des captives d’ici l’été

L’AMRAE veut relancer le dialogue sur les risques climatiques

Howden adds marine broker to French operations

L’AMRAE réclame des solutions collectives de couverture cyber-risque

Le manque de capacité des fournisseurs est la principale préoccupation des gestionnaires de risques et des experts de la chaîne d’approvisionnement

L’AMRAE espère une législation française au sujet des captives d’ici l’été

L’AMRAE veut relancer le dialogue sur les risques climatiques

Want to read this article?

Read Next

Howden adds marine broker to French operations

L’AMRAE réclame des solutions collectives de couverture cyber-risque

Le manque de capacité des fournisseurs est la principale préoccupation des gestionnaires de risques et des experts de la chaîne d’approvisionnement

L’AMRAE espère une législation française au sujet des captives d’ici l’été

L’AMRAE veut relancer le dialogue sur les risques climatiques

Related Articles