Les pays de la mer du Nord signent un pacte ambitieux pour l’éolien offshore

L’Allemagne, la Belgique, le Danemark et les Pays-Bas ont signé un accord de coopération pour fournir 65 GW de nouvelle énergie éolienne en mer d’ici 2030, dans le cadre de l’effort européen visant à réduire la dépendance à l’égard du pétrole et du gaz russes et à accélérer l’abandon des combustibles fossiles.

Les quatre pays de la mer du Nord ont fait leur annonce quelques jours après le lancement par la Commission européenne de son projet REPowerEU, la réponse de l’UE à la perturbation du marché de l’énergie causée par l’invasion de l’Ukraine. Le plan de l’UE, annoncé le 18 mai, repose sur une combinaison d’économies d’énergie, de diversification des approvisionnements et d’accélération du déploiement des énergies renouvelables pour remplacer les combustibles fossiles dans les foyers, l’industrie et la production d’électricité.

« La sécurité énergétique et la lutte contre le changement climatique sont cruciales pour l’avenir de l’Union européenne… prenant note de l’annonce REPowerEU de la Commission européenne du 18 mai, nous visons à prendre des mesures urgentes et immédiates. Les récents événements géopolitiques vont accélérer nos efforts pour réduire la consommation de combustibles fossiles et promouvoir le déploiement des énergies renouvelables pour plus de résilience énergétique en Europe», la North Sea Alliance a déclaré dans un communiqué commun.

« Par conséquent, nous remplacerons de plus en plus les combustibles fossiles, le pétrole, le charbon et le gaz russes, par des énergies renouvelables européennes provenant de la mer du Nord, notamment l’éolien en mer et l’hydrogène vert, contribuant ainsi à la fois à la neutralité climatique de l’UE et à la sécurité énergétique », poursuit-il.

Les quatre nations ont convenu un objectif combiné pour l’énergie éolienne en mer d’au moins 65 GW d’ici 2030.

« En nous basant sur le fait que la mer du Nord est une ‘centrale électrique verte de l’Europe’, nous voulons ensemble plus que doubler notre capacité totale d’énergie éolienne en mer pour 2030 et atteindre au moins 150 GW d’ici 2050, ce qui représente plus de la moitié de la capacité nécessaire pour atteindre la neutralité climatique de l’UE, conformément à la stratégie de la Commission européenne en matière d’énergies renouvelables en mer. »

Pour concrétiser la vision de la mer du Nord en tant que « centrale électrique verte de l’Europe », les nations se sont engagées à ce qui suit :

  • Le Danemark établira la première île énergétique multiphase et la plus grande au monde en mer du Nord, avec une capacité initiale de 3 GW d’éoliennes en mer d’ici 2033 et des connexions avec la Belgique et le Danemark. Les travaux de préparation du terrain pour d’autres connexions avec l’Allemagne et les Pays-Bas sont prioritaires.
  • La Belgique va créer la première île énergétique en mer du monde, un projet hybride combinant production d’énergie éolienne en mer et interconnexion transfrontalière.
  • La Belgique et le Danemark travailleront en étroite collaboration sur des projets d’énergie renouvelable hybride, notamment la connexion entre l’île énergétique danoise et l’île énergétique belge.
  • La Belgique établira une capacité éolienne en mer de 5,8 GW d’ici 2030 et de 8 GW d’ici 2040.
  • Le Danemark atteindra une capacité totale d’énergie éolienne en mer d’au moins 10 GW d’ici à 2030, avec une perspective de 35 GW en mer du Nord d’ici à 2050 et potentiellement plus, en fonction de la demande européenne d’énergie verte.
  • Le Danemark et les Pays-Bas étudieront comment relier l’île énergétique située dans la ZEE danoise à un pôle énergétique néerlandais, y compris les perspectives de production d’hydrogène vert en mer.
  • Les Pays-Bas établiront une capacité éolienne en mer d’environ 21 GW d’ici à 2030 environ.
  • L’Allemagne et le Danemark ont déjà développé un projet de coopération hybride d’éoliennes en mer, le premier du genre, et ont l’intention de coopérer sur l’île énergétique de Bornholm, dans la mer Baltique, y compris sur des interconnexions hybrides, et s’engageront également dans des projets d’énergies renouvelables hybrides en mer du Nord.
  • L’Allemagne mettra en place au moins 30 GW d’éoliennes en mer d’ici 2030, 40 GW d’ici 2035 et 70 GW d’ici 2045.
  • Ensemble, la Belgique, le Danemark, l’Allemagne et les Pays-Bas vont accélérer et accroître les efforts en cours pour développer et étendre l’énergie offshore dans le cadre d’une vision intégrale pour la mer du Nord. L’objectif est de réaliser un “système énergétique offshore à l’épreuve du temps” en mer du Nord dans un premier temps, en développant la première île énergétique du monde pour atteindre sa capacité potentielle maximale de 10 GW en 2040 au plus tard.

Les membres de la North Sea Alliance ont déclaré qu’ils prendraient toutes les mesures « pertinentes et appropriées » pour accélérer les processus de réglementation et d’autorisation afin de soutenir les projets.

Les marchés de l’assurance de la construction, de l’énergie, de la marine et des énergies renouvelables devront s’engager très tôt dans ce projet ambitieux. Mais comme cela a été évoqué en mai lors de la conférence sur la gestion des risques de construction organisée par Commercial Risk à Londres, la capacité des énergies renouvelables est actuellement limitée. Il s’agira donc d’un nouveau test de la capacité du marché de l’assurance et de la réassurance à innover et à soutenir la transition énergétique.

 

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