VBO-FEB : La Belgique a besoin d’une vision plus ambitieuse pour faire face aux risques

La Fédération des Entreprises de Belgique (VBO-FEB) estime que la Belgique risque de devenir de moins en moins pertinente en Europe et dans le monde, à cause d’une vision politique à court terme.

Récemment, le pays a même peiné à former un gouvernement à cause de sa structure fédérale complexe et du fossé qui semble se creuser entre les régions francophones et néerlandophones.

Une telle paralysie, alors que nous sommes confrontés à de graves crises économiques et sociales, telles que la Covid-19, l’invasion de l’Ukraine par la Russie et la nécessité d’accélérer la sortie de la dépendance aux combustibles fossiles, menace de pousser la Belgique, ses entreprises et ses employés dans le désert économique, a averti le VBO-FEB.

« Par manque de vision, notre pays glisse insensiblement du haut vers le milieu, voire l’arrière, du peloton européen. Il est bien connu que plus nous attendons pour attaquer les problèmes de fond, moins nous avons de chances d’être en mesure d’apporter des changements structurels », a déclaré la fédération.

Le VBO-FEB a déclaré qu’il estimait que la gravité des perspectives mondiales et la position périlleuse de la Belgique exigeaient de l’action.

Les experts du VBO-FEB, en collaboration avec ses fédérations sectorielles membres, ont travaillé dur pour concevoir un plan concret pour l’avenir du pays, appelé « Horizon Belgique ».

Le plan vise à faire de la Belgique un pays stable et efficace qui offre les conditions requises pour que les entreprises réalisent des bénéfices raisonnables et qui est également un lieu « agréable » pour travailler et vivre. « Nous illustrons notre plan par une métaphore : un tronc d’arbre sain et vivant doit avoir des racines solides afin de soutenir des branches fortes », a déclaré l’association.

Le rapport Horizon Belgique 2030 conclut que le pays est confronté à quatre défis et risques majeurs :

  • Un ralentissement de la croissance de l’économie nationale et des niveaux de productivité
  • Le changement climatique à l’échelle locale et mondiale
  • Une population vieillissante
  • La tendance internationale à la démondialisation.

Le rapport poursuit en affirmant que la Belgique ne peut relever ces quatre défis avec succès qu’en réalisant des changements significatifs, voire une révolution, dans quatre domaines principaux :

  • Le numérique
  • L’écologisation de l’économie et de la société
  • La modernisation du marché du travail
  • Un meilleur fonctionnement des autorités publiques.

La fédération conclut également que, en tant que petite économie ouverte, les autorités belges doivent continuer à se battre pour un marché européen mieux intégré et un système commercial international multilatéral libre, équitable et fondé sur des règles.

Le président de VBO-FEB, Bart De Smet, a dirigé la création de la stratégie nationale depuis sa prise de fonction en 2020. Il a exhorté les Belges à « oser rêver ».

« Comme le titre de notre plan le suggère déjà, 2030 n’est pas une échéance impérieuse, mais un horizon que nous pouvons dépasser à mesure que nous nous en rapprochons. Ainsi, nous repoussons progressivement les limites de nos actions et de nos capacités. Nous osons rêver, tout en restant réalistes », a-t-il déclaré.

« En effet, il n’est pas nécessaire, pour être un grand pays, de faire de grandes choses. Regardez autour de vous et vous verrez d’innombrables exemples de petits pays qui se positionnent bien mieux que la Belgique. Il ne faut pas perdre de vue notre propre performance globale en matière de recherche et de développement : en 10 ans, notre pays s’est hissé dans le trio de tête en Europe », poursuit M. De Smet.

Le président du VBO-FEB a souligné que toutes les parties prenantes — employeurs, consommateurs, autorités publiques et politiciens — devront faire un effort concerté pour atteindre ces objectifs, sous peine de perdre de plus en plus de pertinence sur la scène européenne et mondiale.

« Nous, en tant que la plus grande organisation d’employeurs du pays, ne participerons pas à ce déclin. Je le répète : la Belgique a tout ce qu’il faut pour y parvenir — des personnes, des entreprises, des connaissances, de l’ambition et maintenant aussi… un plan pour l’avenir », a-t-il conclu.

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